La richesse du Patrimoine toulousain

Publié le par patrimoinetoulousain.over-blog.com

Certes dans une ville qui a 2000 ans le patrimoine est très riche et sans remonter aux wisigoths et aux romains ou même au moyen âge dont les restes font le bonheur des archéologues lors de travaux tel le métro ou même le palais de justice, le patrimoine historique est important.

Le canal du midi et la cathédrale Saint Etienne sont tous deux classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO et de nombreux hôtels pasteliers, tel l'hôtel d'Assezat, le mériteraient aussi.

C'est le rôle de l'Etat avec la DRAC et de la Ville avec l'urbanisme de faire reconnaître la qualité architecturale de notre cité, de mettre en valeur ce patrimoine qui, et ce n'est pas négligeable, à aussi l'avantage économique du tourisme. Ils ont l'exigence d'entretenir au moins de mettre en valeur les éléments du patrimoine classés monuments historiques. Hélas ce n'est pas toujours le cas en voici deux exemples:

maison-giscard-facade.jpg

c-Chateau-des-Verrieres-1860.jpg

L'ensemble architectural de la maison Giscard et de ses ateliers est classé monument historique. La partie 25 av. de la Colonne, est complétée rue Tournié et  rue Berthelot.

Décédé en 2006 le dernier descendant Giscard, à fait don à la ville de la maison classée en 1975, des ateliers et des moules de fabrication classés eux le 13 mars 1998. L'accord passé prévoyait la restauration des bâtiments, la réhabilitation des ateliers, des moules pour les statuaires et antéfixes pour les faire revivre avec les étudiants des beaux arts pour un lieu touristique ludique et de mémoire. Il engage la ville respectons le!

Rennes le Château qui doit beaucoup de sa renommée aux statuaires Giscard rend un hommage marqué sur son site officiel.

www.rennes-le-chateau-archives.com/giscard

Rue Berthelot, la partie cédée à un promoteur est restaurée de belle manière sous contrôle de l'architecte des bâtiments de France.


Le château des Verrières, bâti en 1860 fût lui longtemps à l'abandon. Situé  sur l'avenue H. Serres et la rue Godolin (Goudouli), il a été classé monument historique en 1991.

Laisser ainsi ces bâtiments sans entretien et à l'abandon est scandaleux. Albi et Bordeaux ont su être classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, ils en tirent profit. Notre ville elle possède un patrimoine plus riche encore, mais on préfère le béton.

 

------------------------------------------------------------

 

Il n'a échappé à personne que notre ville est connue dans le monde pour être la ville 'rose'. La brique se trouve partout, du Capitole, à Saint Sernin, sur les ponts du canal du midi, sur les immeubles du centre ville et sur les Toulousaines.

Pourquoi la brique? Jusqu'au XVième siècle la ville médiévale est construite de torchis, pisé, et pans de bois, au nord les premières maraîchères sont essentiellement en terre battue séchée au soleil. L'incendie du 7 mai 1463 a dévasté Toulouse si gravement que les 3/4 de la ville sont détruits.

Comment reconstruire? Peu de carrière de pierre autour de Toulouse hors le granit du Sidobre dans le Tarn et du marbre à Saint Béat, mais un sol riche en argile qui, moulé et cuit, devient brique. Les Capitouls l'imposent, la ville sera de briques ! Au XVIIIième tous l'appelent déja la ville rose.

Le Collectif des Comités de Quartier pour la Défense des Toulousaines entend faire préserver cette identité à notre ville. Il faut du béton certes pour densifier la ville mais pas au détriment de notre identité. Toulouse est riche de son histoire il faut respecter notre patrimoine c'est l'âme de notre ville, et ce au risque de disparaître dans l'oubli par manque d'identité.

Barcelone dont on parle beaucoup à Toulouse a su grandir et se moderniser au point d'être une grande capitale régionale sans rien perde des immeubles construits par Gaudi entre autres. Bordeaux réhabilite ses petites échoppes et devient un exemple pour tous. Paris a su protéger ses faubourgs, pourquoi pas nous?

 

(Documentation et cartes qui suivent: Ministère de la Culture et services de la Préfecture, Service départemental de l'Architecture et du Patrimoine de la Haute-Garonne, Direction de l'Esthétisme et du Patrimoine urbain de la ville de Toulouse) Les photos publiées sont de JP SERAN Président du CQB et animateur du CCQDF, du comité de quartier de St Michel et parfois d'archives.

 

Nous sommes peu inquiets pour les immeubles traditionnels du XVième certains, mais plus souvent construits entre 1800 et 1900, ils sont majoritairement en secteur sauvegardé. Les élus ont annoncé en juin 2010  vouloir relancer la procédure auprès de l'Etat mais Il faut cependant rester attentif.

Au XVIIIième l'architecte Mondran réalise 'l'embellissement de Toulouse' dont l'ordonnance des façades place Wilson, Royale, Quais, Boulingrin, Saint-Cyprien. En 1842 le plan d'alignement de la ville créera les boulevards, les grandes percées, le dégagement des boulevards.

L'alignement et la mitoyenneté deviennent de mise, les hôtels particuliers comme les immeubles de rapport de dotent d'une façade complémentaire sur rue. Le décor général des immeubles est constitué de modénatures verticales et horizontales, les baies sont plus hautes que larges, des lambrequins dissimulent le repliement des jalousies.

Parfois aux immeubles de briques artisanales ou industrielles avec le brevet Virebent se mêlent des constructions en pans de bois et corondage dont la construction est pourtant interdite depuis 1555  suite à l'incendie de 1463. 

Les immeubles traditionnels

                                                                                                          patri-1.jpg

patri-2.jpg

PATRI-4.jpg

 

 

 

 

       PATRI-3.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le danger est surtout sur les Toulousaines. Ces maisons d'origine rurale ont essaimé dès le XVIII  avec la brique sur toute la ville. Nous en trouvons en enfilade dans de nombreux quartiers tel au Busca ou à Saint Michel. Dans certains secteurs tel Marengo elles sont très exposées aux projets d'urbanisme mais c'est surtout celles en périphérie de la ville sur Lalande, Minimes, 3 cocus, Sept deniers la, les maraîchères avec leurs terrains importants aiguisent l'appétit des promoteurs. Des dizaines et des dizaines de ces maraîchères ont disparu sur la route de Launaguet notamment dans un aveuglement amplifié par la non inscription en protection de ce patrimoine dans les plans graphiques de détail du PLU et par un recensement insuffisant.

Maraîchères ou suburbaines, plus couremment des XVIII et XIXième la carte de Cassini du XVII nous situent les plus anciennes maraîchères. Si de nombreuses ont disparu il nous faut sauver celles qui restent.

ToulouseNord-Cassini1.jpg

Ces maisons de terre battue pour les plus anciennes, de briques et de galets de garonne ou de briques pour les plus récentes, souvent humbles, parfois fabuleusement ornées d'antéfixes, d'oculis, de céramiques émaillées sont le lien de notre passé maraîcher transposé à l'urbain.

Pour plus de détails l'article suivant de notre blog leur est consacré 'Comment reconnaître une Toulousaine'

Les-Toulousaines.jpg

TOULOUSAINZ-XX.jpg

 

Recollets-enfilade-de-toulousaines.jpg

toulousaine-rue-Rostand.jpg

 

Les maisons à pignon que l'on trouve principalement dans les lotissements urbains du début du XXième bâties en retrait de la rue dont elles sont séparées par une clôture et un jardin pourraient être apparentées à des pavillons de banlieue. Construites le plus souvent avec un pignon symétrique en façade, parfois dissymétrique lors de plans en L,  elles sont bâties de matériaux modernes avec ciment et briques creuses ou parpaings (blocs de béton), les toitures sont recouvertes de tuiles plates et les fenêtres de bois peints se ferment de persiennes métalliques ou des premiers volets roulants.

Modestes ou maisons d'architecte très soignées elles s'ornent souvent de nombreux éléments des Toulousaines, oculus, parements de céramique, mais elles empruntent aussi aux courants architecturaux en vogue du néo-basque à l'art-déco comme au pittoresque et au régionalisme.

Les-maisons-a-pignons.jpg

maison-a-pignon-3.jpgMaison-a-pignon.jpg

 

En ce début du XXième les courants architecturaux de toutes nature art-déco, moderne, paquebot, régionalistes tel basque et provencaux, connaissent un succès mitigé (quelques 200 constructions répertoriées).

C'est le style néo-basque qui prédomine près des architectes locaux  pour séduire une clientèle souvent bourgeoise. L'on retrouve tous les éléments des maisons de la côte basque, les jeux de symétrie et de dissémétrie, les variations de plans, décrochements, avant-corps, variété d'ouvertures, faux pans de bois, volets peints de rouge, bleu ou  verts.

Le-style-neo-basque-et-regionalisme.jpg

 

Le style 'paquebot' des années 30 tout en rondeurs, de béton paré de briques et de toits en terrasse se retrouvent dans le centre-ville mais aussi au Grand-rond, Guilheméry et au Mirail.

Le style 'art-déco' toulousain des mêmes années 30 s'éloigne quelques peu ici des visions puristes édictées par le Corbusier (toits jardins, pilotis, façades et plans libres, fenêtres en longueur) pour l'adapter aux traditions locales.

Celles dites 'moderne' s'éloignent aussi des principes du Corbusier dont elles reprennent les toits en terrasse et les larges baies vitrées, et prennent des signes de modernité pour l'époque, tels les hublots et fenêtres bandeaux.

Les art déco paquebot et moderne

 

Pour mémoire Toulouse a aussi des cités jardins celle au nord des Minimes, les deux de Lalande, de Croix-Daurade, de la Juncasse, de Limayrac, du Pont des demoiselles, de Croix de Pierre et de Fontaine Lestang.

L'office public d'habitation de la ville pour faire face à l'exode rural et à l'immigration dues à l'implantation d'industries chimiques et aéronautiques et à la guerre d'Espagne, a réalisé 2000 logements entre 1925 et 1940 avec l'architecte J. Montariol.

Parmi ces logements les cités jardins, qui inspirées des cités ouvrières anglaises comportent 10 à 40 lots de parcelles exigües souvent en bandes, jumelées ou parfois isolées mais conservent toujours un caractère pittoresque.

Publié dans Inventaire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article